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Chemins de traverses
15 juin 2016

Réflexions 3 - QUAND LES FEMMES SORTENT DE LA CUISINE...

hipparchiaDerrière les mots, les grands discours, les belles déclarations d'intentions, derrière même les lois, se cachent toujours une réalité bien différente. Toujours le monde de Platon qui avait mis en place une école pour le plus grand nombre dans lequel il dispensait une partie de son enseignement, et une autre réservée à l'élite réservée à ceux qu'il jugeait digne de connaître la Vérité. En résumé, des facs sans le sous pour les uns, de grandes écoles pour nos futurs dirigeants...

Il en va de même dans notre société où plus personne ne comprendrait que les femmes (la moitié de l'Humanité), ne soient pas sur le papier l'égale des hommes. Mais, on le constate chaque jour, la véritable égalité n'existe toujours pas. Mais au fait, y a-t-il eu des femmes philosophes ? 

Oui. Et elle furent nombreuses depuis l'antiquité. Leurs noms ? Thémista, Léontion, Plotina Augusta (épicuriennes). Hipparchia (Cynique) Thargélia, Aspasie (sophistes), Thémistocléia, Bitalé, Tymicha (Pythagoriciennes). Et la liste est longue... Or personne ne les connaît, leurs biographies restent à écrire, et il semblerait que cela ne soit pas pour demain tant la chose n'intéresse personne. Pourquoi ce silence, pourquoi ce mépris ?

Aristote (élève de Platon) considère que la femme est « par nature » inférieure à l'homme. Proche de l'animal, destinée à être gouvernée par le sexe fort. Platon nous explique qu'elle accouche des corps, mais que c'est Socrate qui accouche les âmes. Socrate (toujours selon Platon), demandera avant de mourir que les femmes quittent la pièce afin de rester entre gens sérieux... Quant à Diotime, il enseignera que le seul amour qui puisse mener au « bien » est celui que l'on pratique...entre hommes.

Un peu plus tard, St Paul s'empressera également de trahir le message de Jésus concernant les femmes pour décréter que ces dernières avaient pour rôle d'être de bonnes épouses, de se voiler la face et d'être soumises à leurs maris. Femmes, quantité négligeable également selon St Augustin qui abandonnera la sienne afin de devenir évêque...

Et cela continuera au fil des siècles... C'est que la femme renvoie l'homme à sa principale faiblesse : le désir, le besoin de faire l'amour. Désir considéré comme animal chez ceux qui, mettant leurs pas dans les traces de Platon, considèrent que l'âme nous élève, et que le corps nous ramène à la bestialité. Ainsi verra-t-on Kant et Pascal affirmer leur mépris pour les passions charnelles, et Rousseau affirmer que l'homme doit être éleve pour la guerre et la femme pour le délassement du guerrier. Il faut préciser que Rousseau aimait à se souvenir avec émotions des fessées qui lui donnait sa gouvernante... La peur d'assumer ses pulsions, encore et toujours, comme moteur de la misogynie. 

On nous répondra qu'aujourd'hui les choses ont bien changé, que les femmes peuvent s'exprimer librement, que le sexisme est condamné. A voir... Le harcèlement sexuel, les propos salaces, sont encore partout le quotidien des femmes qui voudraient prendre la place qui leur revient dans notre société. Et les scandales ont lieu partout, y compris à l'Assemblée Nationale. Le monde, finalement n'a pas vraiment changé, du moins pas dans les esprits.

Lire les femmes philosophes, de Hannah Arendt à Simone de Beauvoir en n'oubliant pas de se renseigner sur les premières philosophes de l'antiquité. Un nouveau chemin de traverse pour rendre à la moitié de l'humanité la place qui est la sienne...

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