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Chemins de traverses
16 juin 2016

Réflexions 5 - LIBRES...COMME DES PIONS SUR UN ECHIQUIER

 

omar La question du libre arbitre pose nécessairement celle de l'existence de Dieu. Mais lequel ? Le Dieu chrétien qui nous aurait créé libre, par amour (mais qui n'hésitera pas à nous punir si notre existence n'est pas conforme à ses commandements), ou le Dieu de l'Islam qui nous veut totalement soumis à sa Loi, bien que pouvant lui désobéir et par conséquent préférer l'Enfer au Paradis. Si l'on y réfléchit bien, cela n'a aucun sens. La liberté ne serait dans ce cas qu'une tentation... Or, les théologies chrétiennes comme musulmanes affirment que Dieu veut notre bien, et qu'il ne saurait nous tenter ainsi. Le tentateur, c'est le Diable... Donc, si Dieu veut notre bien, et qu'il nous a fait libre, cette liberté ne saurait en aucun cas nous conduire à l'Enfer. Mais si nous sommes libre, alors Dieu n'est plus tout puissant, puisque dans ce cas, il n'a plus d'influence sur nous. 

Les religions monothéistes ont donc inventé le concept d'un libre arbitre qui n'en est pas un, puisque si nous nous écartons de leurs doctrines, nous sommes condamnés à la géhenne éternelle. Ce qui fait hurler Nietzsche d'indignation :   « Le christianisme est une métaphysique de bourreau », le libre arbitre serait « le plus suspect des tours de passe-passe des théologiens, aux fins de rendre l'humanité « responsable », au sens où ils l'entendent, c'est-à-dire de la rendre plus dépendante des théologiens » (Crépuscule des idoles). 

Déterminisme, donc. Nous serions malgré nous des marionnettes agissant en fonction de notre nature propre, de notre éducation, de notre milieu social, et des événements qui se présentent à nous, sans autre choix que celui d'accepter ce qui nous arrive. Et Nietzsche, toujours nous propose d'aimer cette acceptation (Amor Fati). Oui, mais alors... Si notre propre nature, ou notre éducation, nous amène justement à ne pas aimer cette acceptation ? Quelle part de choix nous reste-t-il ? La vie n'est-elle pas une sinistre absurdité ? Voudrait-on sortir de ce cercle infernal en mettant fin à nos jours que cela serait impossible sans avoir été doté d'une nature propre capable de se suicider. 

Faut-il en croire le poète, mathématicien, et philosophe Omar Khayyâm qui écrivait : 

Le Ciel est le joueur, et nous, rien que des pions.

C'est la réalité, non un effet de style.

Sur l'échiquier du monde Il nous place et déplace

Puis nous lâche soudain dans le puits du néant.  

 

Quoiqu'il en soit, libre arbitre ou pas, nous sommes visiblement soumis à des forces qui nous dépassent, quelque soit le nom que nous souhaitons leur donner, Dieu, Destin, Cosmos, Nature, etc.

Mais le débat est important dans la mesure ou dans l'optique du libre arbitre, nous sommes responsables de nos actions, et coupables de nos erreurs, donc condamnable. Dans celui du déterminisme, nous ne sommes ni responsables, ni coupables de rien du tout. Condamner alors un homme pour ses actes serait alors une injustice. Voilà qui interpelle... 

En attendant, pourquoi ne pas suivre les conseils d'Omar, et chercher nos vérités dans la poésie qui après tout (mais nous y reviendrons) est un chemin de traverse des plus agréable. 

J'entends dire que les amants du vin seront damnés.

Il n'y a pas de vérités, mais il y a des mensonges évidents.

Si les amants du vin et de l'amour vont en Enfer,

alors, le Paradis est nécessairement vide.

 

 

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Commentaires
G
Désolé mais j'ai cliqué par erreur avant d'avoir eu le temps de corriger mes fautes de frappe. J'ignorai que c'était sans retour!
G
La Liberté est un but car comme la Vérité il n'en n'existe pas qu'une . Ce n'est que pare des étapes d'accès à la vérité que progresse vers la construction d'un ensemble de vérités. Chaque élément de vérité, comme chaque élément de liberté, constitue une pierre nécessaire à l'édification de l’œuvre. Il en est ainsi des cathédrales qui n'existent pas seulement par les pierres, mais par l'ordre arithmétique qui permet de les élever dans l'espace, et par l'énergie spirituelle et matérielle de l'homme qui sait ce qu'il veut construire. <br /> <br /> Il en est ainsi du libre arbitre qui oblige à cheminer au sein de sa raison pour opter d entre des voies qui ne conduiront qu'à une seule conséquence quand d'autres auraient pu s'offrir à nous. Arbitrer c'est choisir et dans la vie choisir c'est renoncer. <br /> <br /> A l'origine théologique du libre arbitre il y a l'homme. L'homme qui s'interroge de savoir comment Dieu a pu se tromper sur Adam quand il choisit de lui donner une compagne destiné à ...lui apporter la connaissance. La vraie question était alors : Dieu a-t-il pu se tromper? La définition même de Dieu ne l'admet pas. C'est donc délibérément qu'il offre à l'homme une compagne, plutôt qu'un compagnon. C'est délibérément qu'il l'a conçoit plus subtile que l'homme. C'est délibérément qu'il différencie les genres à cette occasion pour l'espèce humaine, alors qu'il semblait avoir opté pour créer Adam à son image, "homme et femme il l'a créé" (Genèse). Bref c'est délibérément que , tel un joueur, il créé des aléas de comportements ...et qu'il punira les conséquences des choix de consommer les fruits" de la connaissance du bien et du mal" <br /> <br /> Tant de tentations ressemble cruellement à l'enfer plutôt qu'au paradis!! Et il fallait être Saint Thomas d'Aquin pour trouver dans ce jeu céleste, une causalité de "libre arbitre" dans les non choix offerts à ADAM. <br /> <br /> Il est clair que le monde est déterministe, car il est impossible d'échapper dans ses choix à des règles d'autorégulation apprises ou acquises. <br /> <br /> En revanche je vois pour ma part, dans la démonstration de la création, que rien n'a été prédéterminée par un Dieu immanent, joueur, et plutôt mauvais joueur puisqu'il punit les mauvais choix sans avoir défini les bons choix. <br /> <br /> Dieu serait-il existentialiste? Les existentialistes se gardant de tous les systèmes de pensée, usaient des aphorismes et autres paraboles. N'était-ce pas à la manière de Dieu finalement, assez rarement direct dans ses propos? Alors finalement ne sommes nous pas déterminé par nos interrogations et nos ignorances. Jugeons nous à l'aulne de notre savoir ou de nos préjugés? Sommes nous plus déterminés par le peur de mal faire ou par l'envie de bien faire? Nous sommes déterminés par une mécanique aléatoire qui nous ddicte rareùent notre conduite, et où la morale est interprétative? N'est-ce pas cela l'existentialisme ?<br /> <br /> Pour ma part je m'en réclame car ma raison est imparfaite...mais ma croyance en Dieu est inexistante!
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